La gestion forestière face au risque grandissant des incendies de forêt

Les incendies en forêt

C’est la conséquence malheureusement logique d’une sécheresse qui s’installe depuis le début de l’année. Le printemps 2022 se classe d’ailleurs au troisième rang des plus chauds en France depuis 1900. Le déficit hydrique est constaté dès le début de l’année. Les incendies de forêts se multiplient sur l’ensemble du territoire national. Cette évolution n’est pas nouvelle. Des alertes sont lancées par la communauté scientifique depuis plusieurs années.

En 2020, l’Organisation mondiale de la météorologie indiquait que le changement climatique d’origine humaine provoque une augmentation de la sévérité et du nombre des feux. Et cela, sur des zones géographiques plus étendues avec un allongement de la saison des feux.

Pour la France, dès 2010, Météo France a réalisé un rapport sur l’impact du changement climatique sur l’Indice de feu météorologique (IFM). Parmi les conclusions  : à l’échéance 2050, près de la moitié de la surface des landes et forêts métropolitaines pourrait être concernée par un niveau élevé de l’aléa feux de forêts. L’incendie déclaré sur la commune de Voreppe en Chartreuse n’est pas s’en rappeler celui du Neron, il y a 19 ans.

Les forêts plus résilientes constituent une « police d’assurance »

Le feu revêt un caractère traumatique pour l’écosystème et les populations. Et il fait apparaître qu’au-delà de la production de bois, les  forêts sont aussi des paysages. Elles participent à l’identité des territoires, une valeur pivot du secteur du tourisme. Les forêts sont aussi des éléments de protections des sols : elles assurent leur maintien et l’ambiance forestière, la fraîcheur du couvert. Enfin, les forêts protègent les populations (contre les chutes de blocs, les phénomènes de crues). Autant de fonctions regroupées sous la notion plus large de multifonctionnalité ou de services écosystémiques.

La commission européenne, dans sa stratégie forêt bois à l’horizon 2030, indique que les pratiques de gestion forestière qui préservent et restaurent la biodiversité, conduisent à des forêts plus résilientes. Elles sont ainsi capables de remplir leurs fonctions socio-économiques et environnementales. […]. Et constituent une « police d’assurance ». Ces pratiques garantissent que les forêts peuvent continuer à fournir leur ensemble complet et multifonctionnel de biens et de services dans un avenir variable et incertain.

Cette position signifie qu’après un phénomène climatique extrême de type feu, sécheresse, tempête… il est primordial de pouvoir disposer de conditions de résilience favorable du milieu. On qualifie de « conditions de résilience favorable » toutes les dynamiques permettant de reconstituer un couvert forestier rapidement. Ce couvert permettra en premier lieu d’assurer la fonction de maintien des sols. Car après l’incendie, c’est le risque d’érosion causé notamment par le ruissellement de l’eau, qui se présentera.

Si l’incendie est une menace majeure, la sécheresse avec le stress hydrique imposé aux arbres, est un phénomène d’une ampleur encore plus importante. Des défoliations (chute naturelle des feuilles) précoces sont d’ores et déjà observées dans de nombreux massifs. De la même façon, beaucoup de plantations sont en situation d’échec. En forêt, les effets d’une sécheresse s’observent généralement l’année suivante. On ne peut être que préoccupé par la situation actuelle.

La position de Sylv’ACCTES

Pour Sylv’ACCTES, face à l’ampleur du défi posé par l’évolution climatique, l’intérêt général, l’ancrage territorial, l’approche globale de l’écosystème, la prise en compte du temps long et la capacité de réversibilité, sont le préalable aux actions posées sur le terrain.

A ce titre, la valeur bois n’a jamais été la clef d’entrée unique de l’action de l’association. La valeur d’une forêt est beaucoup plus large. La préservation des sols forestiers, de l’ambiance forestière et d’écosystèmes matures, écologiquement fonctionnels, a toujours été une priorité. C’est à ce titre que Sylv’ACCTES intervient dans une grande diversité de massifs et de contextes forestiers.

Sylv’ACCTES adresse sa solidarité à les tous les acteurs des massifs touchés par ses phénomènes extrêmes et ceux qui luttent sans relâche. Elle renouvelle son attachement à porter des solutions en concertation pour assurer la pérennité des forêts.

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