Le morcellement est la division en très petites surfaces de parcelles cadastrales (de quelques m2 à moins de 4 hectares). Il est une conséquence du partage de succession.

Le morcellement aboutit à la multiplication du nombre de propriétaires qui sont souvent éloignés géographiquement et techniquement des enjeux relevant de la gestion de leur patrimoine forestier. Beaucoup de propriétaires forestiers s’ignorent, restent passifs ou optent pour des choix souvent conservateurs sur leur propriété. En outre ces petites propriétés, souvent détachées d’anciennes terres agricoles, sont fréquemment divisées en nombreuses petites parcelles distantes sur lesquelles l’indivision est fréquente.
Cette situation foncière est généralement englobée sous le terme de « morcellement » : taille insuffisante pour la conduite d’une gestion ; enclavement des parcelles ; disparition des limites de propriété ; carence de propriétaire connu.
Le morcellement handicape de plusieurs manières la gestion durable de la forêt. Il en résulte des situations d’abandon, un désintérêt, une absence d’actions sylvicoles.
Par ailleurs, de trop petits volumes de bois, surtout s’ils sont hétérogènes, contraignent les acteurs de la première transformation. Cela handicape à ce titre la filière forêt-bois tout entière.
En outre, cette part significative de la forêt française contribue, au-delà de la production de bois, de manière souvent ignorée, à de nombreux services socio-environnementaux tels que le maintien et la préservation des paysages, de la biodiversité, de la qualité des eaux, ou encore la protection contre les risques naturels…